De la jeunesse…

Notre histoire a débuté au siècle dernier.
Un mois de juin pour être précis.
Septembre de la même année, Pierre m’emportait en Italie.
Un voyage d’une traite, comme en apnée.
Cap au Sud. Sans transition.
Ma 1ère grenade date de cette escapade. Ma 1ère figue aussi.
La vigne attendait son heure, les pâtes cuisaient avec bonheur.

Des pâtes à l’huile, bien entendu, mais cuisinées alla verdura- salades cuites aux saveurs étonnantes. Des pâtes et des fraîches, délicatement parfumées d’ail et d’une pointe d’amertume.

Un choc des cultures : la cuisine au beurre (demi-sel exclusivement) au pays de l’olive.
Et un souvenir incroyablement tenace comme le goût prononcé de ces ingrédients.

…à la genèse

Tout est dit ou presque du grand écart que nous avons patiemment réduit. Et chacun sait, qu’en matière de cuisine, la réduction est essentielle …
De mots en mets, notre association de" bienfaiteurs" a débuté le siècle d’après. Pierre, au piano, met en cuisine comme l’on met en musique les mots et j’habille italic de sorte qu’en se penchant un peu apparaisse italiques.

...d’une recette

Prenez la figue qui figure déjà à nos entrées.
Je la voulais en tarte.
Pierre soupirait des je ne sais agacés.
J’insistais tant qu’il finit par céder.
Pour un premier essai, suivi d’un second. Presque on y était
Puis les vacances ont décrété une fin prématurée :
l’Italie, bonne fille, nous attendait.

Au sommet de la Calabre, j’ai pris une figue.
Pour la saisir, Pierre m’a portée
et je l’ai cueillie avec soin pour ne pas la gâter .
Nous l’avons partagée
dans la douceur de cet endroit haut perché
que rien ne venait obstruer.

A notre retour, il s’est remis à la confection de tartes, hélas vite abandonnées : la saison des figues s’achevait et les dernières manquaient singulièrement de sapidités…
Mais l’image est pour longtemps fixée.
Du champ de ruines avec en son milieu cet antique figuier.
L’unique endroit en Italie où l’on aperçoit les mers Ionienne et Tyrrhénienne.
Et chaque fois la puissance évocatrice de ce souvenir actionne comme un levier.

Alors si je vous dis que parfois un songe préfigure une recette, vous me croirez ?
Surveillez donc notre carte à la prochaine saison des figues…

Pierre vous propose une formule révisée tous les jours avec plusieurs plats au choix, à composer selon la taille de votre appétit.
La formule (entrée+plat ou plat+dessert) est à 14.10€ le midi, plus élaborée le soir à 19.40€.
Même principe pour le menu (entée+plat & dessert) à 15.90€ le midi, 23.00€ le soir.

Vous trouverez un assortiment de pâtes : en plat unique comme les tagliatelle aux légumes ou aux saveurs marines, les farfalle gorgonzola ou les fagotini et autres ravioli, ainsi que les gratins et les lasagnes, en accompagnement avec l'osso bucco, les poulpes farcis ou les coquilles St Jacques par exemple.

Mais plutôt que de menus, c'est de cuisine que nous traiterons dans cette rubrique.
Pour ceux qui connaissent Pierre, sa cuisine lui ressemble, une cuisine d'humeur, comme il aime à le dire.
Ses plats sont le produit d'une rigoureuse élaboration ou à l'inverse le résultat d'un subite inspiration- préparés à l'emporte pièce et oubliés dès le lendemain pour certains !
Et si vous ne trouvez pas le plat que vous aviez mangé lors de votre précédente visite, c'est sans doute qu'il n'est plus de saison, ou que Pierre l'a provisoirement abandonné ou plus simplement parce qu'il ne peut préparer chaque jour toutes ses recettes : ses deux bras n'y suffiraient pas.

Quelques mots sur les ingrédients

Les pâtes. Toutes fraîches et maison : tagliatelle fines ou mafaldine plus épaisses selon leur garniture, lasagnes-rustiques pour la bolognese, beaucoup plus raffinées pour le saumon ou les épinards, macheroni, tortellini, elicce à déguster en gratin, fioreline,casarecce avec fromage et noix et les ravioles aux farces saisonnières, spaghetti nature ou noires à l'encre de seiche…

la tomate-pomodora- la pomme d'or, la base pour ainsi dire.
Croquantes en été, confites en toute saison qui accompagnent les entrées.
Cuisinées : au pesto rosso, à la ricotta cannelle, aux brocolis , à la brunoise de légumes pour les lasagnes bolognaises, aux poivrons champignons et piments pour les penne all'arrabbiata, au cumin et paprika pour les gratins d'aubergines, aux crustacés pour les spécialités poissons…

Le beurre de sauge pour toutes les sauces à la crème : les gratins de macaronis, tortellinis, les farfalle au gorgonzola, les lasagnes au saumon, les saltimbocca, les raviole aux asperges, les meli aux épinards et ricotta, et les melo au parme ou au fromage…

L'huile d'olive en provenance de Sicile, des Pouilles et de Toscane : elle est présente partout y compris sur les tables.
Elle se marie parfaitement au vinaigre balsamique, au miel qui accompagne les figues fraîches, généreuse avec les poivrons marinés, les anti-pasti crudités ou aux fruits de mer, plus sage avec les jambons au melon, le pain frotté à l'ail la réclame avant de recevoir tomates pour les bruschettas, courgettes ou crème aux foies de volaille pour les crostini.

Le basilic : frais sur les salades ou dans la composition des sauces comme le fameux pesto. Et toute la ronde des épices et des condiments : origan, persil, sauge, coriandre, ciboulette, estragon, paprika, cannelle, cumin, olives, pignons de pin, câpres…
Le parmesan -râpé ou en copeaux, il est incontournable- mais aussi de nombreux fromages en provenance d'Italie. Tout comme la charcuterie à déguster nature ou dans certains plats : Jambons de Parme et de Speck, viande de Bressola, coppa, pancetta, mortadella, saucisse …

Un mot sur les desserts : le tiramisù-le gâteau italien par excellence, les poires aux épices, le panetonne perduto et la pana cotta. Les profiteroles à l'italienne et les granite en été, les desserts du jour enfin : tartes aux fruits et sauge, crème à la ricotta...

Si vous n'êtes pas tout à fait rassasiés (de mots), quelques-uns encore sur nos vins :
Qu'ils soient légers et fruités pour ceux qui viennent du Nord, plus généreux à mesure que l'on descend au Sud, voire rugueux sur les coteaux volcaniques, ils ont du caractère et sentent bon le soleil. Pierre est particulièrement fier des crus des Pouilles et de la Basilicate où apparaît un cépage de Maschito qui n'est autre que le berceau familial. Une gamme qui s'échelonne de 14.50€ à 16.90€ pour les vins des Pouilles, le prestigieux Barolo étant à 44.50€.

Mais basta cosi ! Vous serez bientôt gavés avant que d'avoir goûté un seul plat ! Et sans doute, comprenez-vous pourquoi Italic se lit aussi Italiques